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Jean Gacon

Son Ex-libris

Dessiné par l’ymagier Jean Lebedeff, peintre graveur

Les cahiers du Lunain

Jean participe au groupe de poètes rassemblés autour de Louis de Gonzague-Frick, Vincent Monteiro et Roland Michenet

Jean appréciait le contact avec les poêtes étrangers et la possibilité d'aider à traduire avec les mots justes et mieux faire connaître la sensibilité exprimée par ces auteurs.

Jean parlait aussi beaucoup de ses échanges avec le poête
congolais Tchicaya U'Tam'Si.

exlibris de jean gacon
couverture du fascicule de poésie

Poésie pour peu

un poète : JEAN GACON

Introduction de Vincent Monteiro d’un fascicule des Nouveaux Cahiers de la Presse à Bras de Monteiro- Paris 1957

Jean Gacon, ex-escolier du Lunain, directeur des cahiers du même nom, est l’auteur d’Epiméthée et de quelques plaquettes rares et presque introuvables aujourd’hui.
Poète bissextil et quintessencier, il combat les effusions mystiques par la fantaisie, toutefois ses traits rapides et cocasses ne prennent jamais une place démesurée. Ami des courts discours et des mots rares, par sa poésie précise et suspense à la fois, devons nous le situer parmi les surréalistes ou les postsurréalistes ? Après tout, non. Ni chez les uns ni chez les autres. Certes, nul ne peut nier l’influence que le surréalisme exerce sur la poésie moderne ; mais par contre combien le surréalisme n’est il influencé par d’autres ismes ?... Tels le présurréalisme de Lautréamont et de Rimbaud, le Mallarmisme, le Futurisme, l’Occultisme, le Spiritisme !... Et aussi les Jeux de Salon et de Société : questions et réponses disparates pour rire ! Puisque nous parlons de rire, rions des appélations contrôlées et des définitions. Non, nous ne le plaçons même pas parmi les phalériniens du Lunain. Trop indépendant nous le prenons comme tel, comme un bon poète de notre temps et ne voulons comme preuve que ses poèmes imprimés par nous dans ce cahier.

Vincent Monteiro

Simple histoire

À Olga Stens

Bête à bon dieu
Poussière de charnier
Où vas-tu ?
Je m’éloigne pour revenir.
Conte à dormir debout
Compte d’apothicaire
Poussière de charnier
Virgule ta langue
Où l’as-tu cachée ?
Dans la terre elle germera.

Bête à bon dieu
Conte à dormir debout
Compte d’apothicaire
Poussière de charnier
Pourquoi ces dix doigts ?
Pour friser l’amour
Et ranger mes dents.

Bête à bon dieu
Raclure de mémoire
Deux yeux deux oreilles
Et peut-être un nez ?
C’est pour ne rien voir
Et tout oublier.

Bête t’ai-je dit
Comte comme lune
Tête comme bêche
Tu chantes bien fort ?
Sagesse rouillée
Faite comme un rat.

Bête à manger de la tarte
Du sainfoin du son
Ton corps est si droit !
C’est pour mieux l’étendre
Et faire sécher.

Bête cette histoire
Simple je réponds
Comme un soleil mauve
Sur un édredon.

fascicule entrouvet

simple histoire

Le pas des patineurs

À Paul D’Arnot,
danseur uruguayien

De langue moisie
N’être le classique
Ni gâter ce cœur
     ubique

 

 

 

Synalephe c’est le preux
Et la freule
Sur une couche rupestre.

C’est deci delà
Un flot de lilas
Sur un cadavre
     punique.

 

C’est le zist et zest
En beau calice de proie.

Piaffante raison
Ta leçon nous affre
jamais tu ne fus
     topique !

En diction fière
Œillets et jasmins.

Braiser une instance
Auteint d’hérésie
Et lamper cette encre
     unique !

 

C’est claquemurant Alceste
Une agasse
Une lamproie

Être le cacique
de manque choisie
Du sacre le vol
     magique !

Regrattons la palimpseste
Et d’Oreste ne parlons.

Ah ! n’être que la
Flamme du blason
Qui brûle sous la
     Tunique !

Jean GACON

 
Tous les textes imprimés de Jean Gacon
sont déposés à la Bibliothèque Nationale.
 
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